Peur sur la ville ?
Il est rare que je tresse des lauriers, nonobstant le respect dû à sa fonction, à notre Président. Le premier des Cigaliens. Mais, là je vais le faire car il aurait donné son accord, si j’en crois mes sources au Palais, à l’organisation d’une manifestation de prestige. Un festival de cinéma ! Bon, il a cru tout d’abord lorsqu’on évoquait devant lui, un festival de Cannes qu’il s’agissait d’une chorégraphie basée sur l’utilisation de bâtons de marche. Mais, peu importe puisqu’in fine, l’idée lui aurait paru séduisante. Les services culturels sont donc l’arme au pied pour mettre en place l’organisation et choisir thème et films à présenter. Les moyens étant limités dans notre bien-aimée Principauté, j’ai quelques propositions à faire. Pour le thème… la ville et pour les films..une rétrospective puisque les films les plus récents ne sont pas à la portée de notre bourse.
Et je propose par exemple…l’incontournable « Peur sur la ville » qui met en vedette Jean-Paul Belmondo dans le rôle d’un commissaire de police parisien traquant un tueur en série qui terrorise la capitale. En plus de satisfaire le public, ce succès public de 1975, donnerait peut-être des idées à ceux qui devraient être les garants de la sécurité de la cité. Que diable, ce n’est pas d’un tueur en série dont il s’agit mais d’une petite bande de malotrus qu’il ne devrait pas être difficile de circonvenir avec un minimum de volonté.
Ensuite le vieux mais remarquable film de John Huston « Quand la ville dort » qui démontre au travers de l’histoire d’un cambriolage que c’est la nuit qu’il faut être vigilant. Je conseillerai aussi comme contrepoint « la ville est tranquille » de l’excellent Guédiguian.. On peut y voir au travers du destin de personnes vivant des histoires singulières et enchevêtrées qui attestent que la ville n’est pas tranquille face à la montée de l’insignifiance et de la confusion,.
J’éviterais en revanche, le fameux « Un indien dans la ville ». Il pourrait y avoir méprise ! Il ne s’agit pas d’indiens qui assiègent une ville et il ne faudrait pas que la sympathique et évangélique tribu qui a planté ses modernes et rutilants tipis à la périphérie de la capitale, soit confondue avec d’agressifs Sioux. J’éviterai aussi « les lumières de la ville » pour cause de surpopulation de charlots dans les couloirs de la présidence. Point trop n’en faut.
Peut-être oserais-je, en ces temps de réflexion sur l’urbanisme, l’instructif « main basse sur la ville » de Francesco Rosi avec sa terrible description de ce que la dérive immobilière peut entraîner.
S’il reste de l’argent, offrez au public cigalien un joli feu d’artifice avec une Palme d’or. « Anatomie d’une chute » avec ce titre prémonitoire car Cher Président et Chers Ministres..Rostand l’avait écrit.. Cette certitude d’avoir raison est le signe infaillible de l’erreur.
Avec les compliments du Goupilator
Enfin de retour, vous nous avez manqué. Longo maï.